Charme, beauté et un soupçon de rock n’roll attitude

Créé dans les Années Folles, le concours Miss France aura bientôt 100 ans. Un siècle d’évolution depuis l’élection de la première Miss Agnès Souret. Plutôt discrète et pudique, l’ancien mannequin décédé en Argentine huit ans après son élection, a laissé son trône au glamour des pin-up des années 40 qui s’accordaient quelques rondeurs. Le maillot de bain une pièce fait son entrée, révolutionnant ainsi l’univers Miss France puis le bikini en 1949. Les Miss s’affichent désormais sur la scène sans peur et sans complexe. Dans les années 80, le concours suit toujours la tendance avec des lauréates aux corps sculptés à coup de gym tonique qui incarnent parfaitement l’idéal esthétique du moment. L’année 1986 marque les premiers pas des Miss sur les plateaux de télévision mais aussi la fin de la longue tradition du bikini que Geneviève de Fontenay considérait comme pure exhibition. Le maillot de bain deux pièces ne refera son apparition dans le concours qu’en 2006, au grand damne de l’ancienne présidente plutôt conservatrice du Comité Miss France.

Aujourd’hui les candidates semblent provenir d’agences de mannequin, grandes et minces. Miss Tahiti, Vaimalama Chaves, élue en décembre 2018 au titre de Miss France répond à ce canon de beauté à la perfection du haut de son 1,78 mètre. A une différence près, pour Vaimalama Chaves, cette élection est une récompense au terme d’efforts innombrables. Elle précise que le concours lui a forcément demandé une préparation spécifique. Mais la jeune femme de 24 ans a surtout été obligée de se remettre physiquement et psychologiquement d’une longue période d’hospitalisation suite à un accident de vélo il y a 7 ans. Cela lui avait valu une importante prise de poids. « Je n’aimais pas ce que je voyais alors j’ai décidé de faire quelque chose » confie-t-elle.

L’ultra détermination de Vaimalama Chaves dans cette épreuve aurait pu suffire à convaincre l’ensemble de l’assistance si seulement la Miss n’avait pas dérogé à la règle de la discrétion et de ce que certains pensent être de l’élégance. Son franc-parler ne fait pas l’unanimité et suscite même de nombreux concours d’éloquence, très bruyants par ailleurs, parmi les plus réfractaires. La jeune femme répond volontiers aux piques, toujours avec douceur et humour mais avec une assurance qui peut en déconcerter plus d’un ou plus d’une. « J’ai toujours été comme ça » dit-elle. « Je pense que ça m’évite de me laisser marcher sur les pieds. A cet égard, les gens ne sont pas habitués. Ça les déstabilise un peu. Ça me donne un peu plus de poids dans la discussion. Et puis après on rigole bien ». Test passé avec brio auprès de Thierry Ardisson et Laurent Baffie qui ont su apprécier sa répartie bien sentie.

Quel avenir pour cette Miss France après une année de règne ? Que ce soit à l’échelle locale ou nationale, charme et beauté ne sont plus les seuls atouts des élues aux concours de beauté. Vaimalama Chaves a largement affiché sa passion pour la musique, une carrière qu’elle pourrait envisager. « Pourquoi pas » avoue-t-elle. Mais peut-être sortira-elle simplement de son chapeau son master en management, autre preuve de son opiniâtreté. « Le professorat est mon projet professionnel actuel. Mais peut-être que d’autres opportunités se présenteront et m’encourageront à explorer de nouvelles voies ».

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