J’aurais pu me réjouir de l’arrivée d’une femme dans le rôle du Docteur par pur féminisme. Mais la série ‘Doctor Who’ fait étrangement exception soit par nostalgie de l’interprétation du personnage par David Tennant, repris tout de même avec brio par Matt Smith et Peter Capaldi, soit parce que l’actrice elle-même ne m’inspirait pas spécialement, soit par une crainte inconsciente de sombrer dans des clichés. D’ailleurs c’est exactement ce qui s’est passé.

J’étais dubitative mais j’ai laissé une chance à Jodie Whittaker pendant une farandole d’épisodes en tâchant de garder l’esprit ouvert. Mais rien ne s’est produit. Le spectacle ne m’a inspiré aucune émotion.
L’actrice n’a pourtant pas manqué de dynamisme et de sérieux dans l’interprétation du personnage. Et cette saison était particulièrement prometteuse avec le premier épisode. Seulement voilà, le soufflé est retombé assez rapidement. Pour moi, Jodie Whittaker n’est résolument pas le Docteur. Mais la faute n’incombe pas à la façon dont l’actrice l’incarne avec une énergie et une détermination qu’on ne peut que lui reconnaître.
Elle n’a pas ce truc propre au Docteur, ses manies, une certaine arrogance, même si sa personnalité change à chaque regénération. Il y a ce je ne sais quoi propre au personnage qui permet de le reconnaître… Ce Docteur ne semble pas en adéquation avec son histoire lourde d’expériences. Il lui manque clairement la force de l’âge.
Le manque d’originalité du scénario, cette multitude de compagnons et le manque d’alchimie entre les personnages plombent complètement l’ambiance.

Abordons d’abord brièvement l’instant ‘Pretty woman’ lorsque le Docteur cherche une tenue. Le côté « je suis une femme et je fais forcément chauffer ma carte bleue pour me dégoter une identité vestimentaire », est très déconcertant et décevant. Le premier d’une longue série des fameux clichés… Ce shopping enflammé m’a même d’emblée éloignée de l’univers Doctor Who à tendance steampunk qui, jusque-là, semblait épargné par le capitalisme et la superficialité.
Malgré les lunettes que le personnage utilise lorsque de la fabrication de son nouveau tournevis sonique, la tenue est discutable, un tantinet puérile, à des années lumières de la représentation qu’on se fait du Docteur. A mon humble avis, rien que par sa tenue et la façon dont il se la procure, le personnage perd en charisme et en prestance.

Quasiment tous les épisodes démarrent par un appel à l’aide. Un SOS que l’on retrouve au cours de saisons précédentes mais qui devient récurrent avec Jodie Whittaker. Les aventures du Docteur ne sont plus qu’un amas de sauvetages aussi ennuyeux les uns que les autres. Et Maman Docteur affublée de l’enthousiasme d’un adolescent en découverte de son corps s’engouffre systématiquement dans un mécanisme désolant de sensiblerie.
Bref, je m’attendais plus à un personnage proche de la guerrière au féminin parfaitement assumé.
Genre ça :

Euh pardon ça :

En tout cas, pas à un héros de film Disney souvent en proie au doute et à la fragilité…
Comme si ces seuls aspects pouvaient féminiser un personnage demeuré longtemps masculin et le rendre crédible.
Autre point faible de cette nouvelle saison : les compagnons. Hormis leur capacité à se mettre régulièrement dans le pétrin, les compagnons du Docteur lui apportent indubitablement force et sagesse. A retenir les magnifiques prestations de Rose Tyler interprétée par Billie Piper, Clara Oswald par Jenna Coleman ou encore Bill Potts incarnée par Pearl Mackie.

Ceux de Jodie Whittaker sont relativement insipides et peinent à trouver leur place. Ils ne sont clairement pas en symbiose et ce manque de cohésion brise la complicité qui règne d’ordinaire entre le Docteur et ses compagnons ainsi que la dynamique de la série.
Bref, globalement, tout le monde a l’air paumé en permanence, étrangers aux uns et aux autres malgré un bon jeu d’acteur et les incursions dans les univers personnels de chacun. Au final, les scénaristes ont surchargé la série de sujets sensibles, de problèmes de société réels qui auraient mérité plus de finesse et qui s’imposent au détriment de l’originalité initiale de la série.
____________________________________________
Voir aussi
La série Arrow a failli être parfaite
The Flash : A quoi sert le personnage d’Iris West ?
Je suis entièrement d’accord même si je rajouterais que, et cela crève les yeux je trouve, elle copie tristementt le jeu de David Tennant sans grande réussite comme si quelques grimaces pouvaient suffire à l’égaler.
J’aimeAimé par 1 personne