Si le nom de Rob Dougan ne vous dit rien, scrutez attentivement la bande originale du film Matrix et lisez « Clubbed to death ». Vous y êtes ? Le single avait d’abord été édité par Wo’Max en 1995. Il fut ensuite utilisé en 1996 dans le film Clubbed to Death (Lola), de Yolande Zauberman, avec Béatrice Dalle et Élodie Bouchez, puis dans la série Alerte Cobra la même année et enfin dans le prodigieux Matrix, de Lana et Lilly Wachowski, avec Keanu Reeves sorti en 1999. Le titre fut ensuite intégré à son premier album « Furious Angel » sorti en 2002.
Rob Dougan est sans conteste celui qui m’aura le plus touchée ces deux dernières décennies par l’authenticité et l’émotion que ses morceaux et son interprétation dégagent. Cet artiste anglais et originaire d’Australie, trop peu encensé à mon gout d’ailleurs, appartient incontestablement à la sphère des grands compositeurs et interprètes. Et pourtant, ses deux derniers projets « Films : Past and Future » et « The Life of the World to Come » ont failli ne jamais voir le jour si ses fans n’avaient pas pris part à sa demande de financement collectif. Des albums finalement sortis respectivement le 4 mars et le 21 février 2019 et dont on n’aurait pas pu se passer.
Le premier présente 44 titres déjà bien connus du grand public tels que Furious Angels, chef d’oeuvre dans lequel s’harmonisent le symphonique et le trip-hop. Rob Dougan se renouvelle totalement avec le second « The Life of the World to Come » qui affiche une qualité musicale et une signature vocale toujours aussi exceptionnelles, mêlant force et richesse émotionnelle. On se doit néanmoins d’être frustré sur le plan qualitatif puisque l’EP ne propose que huit titres, quatre en réalité puisque les quatre derniers sont tout bonnement les versions instrumentales.
Rob Dougan n’a rien perdu de sa verve artistique vingt ans plus tard. On ne peut que se laisser imprégner par ses œuvres et ce nouvel album résolument positif dont la partie vocale sonne encore merveilleusement. Nonobstant cette passion musicale, on ne peut ignorer qu’entre deux chefs d’œuvre, Rob Dougan s’est laissé séduire par la culture occitane et a jeté son dévolu sur un domaine viticole situé dans l’Hérault. En 2004, il a fondé La Pèira en Damaisela à Saint-Saturnin-de-Lucian en collaboration avec Karine Ahton, sa compagne originaire de Montpellier, et Jérémie Depierre, œnologue du domaine. Aujourd’hui, les experts en vin s’accordent sur le fait que le domaine La Pèira est parvenu à se hisser en seulement quelques années parmi l’élite des vins du Languedoc.