Les rois de la mièvrerie et du triangle amoureux Greg Berlanti et Andrew Kreisberg respectivement les initiateurs des séries Dawson et Vampire Diaries, pour ne citer qu’elles, ont encore frappé. A l’instar de The Flash, la série Arrow met à mal l’histoire originelle des personnages de l’univers DC Comics. Pire, les créateurs, pourtant quarantenaires, ne peuvent pas s’empêcher d’insérer continuellement des intrigues amoureuses d’adolescents et des changements de partenaires incessants qui plombent l’ambiance. Les deux compères devaient être secrètement fans des Feux de l’amour dans leur jeunesse. Comment explique ce léger raté autrement ?
La première saison de Arrow est très satisfaisante avec une atmosphère sombre et mystérieuse. Très différente de la série The Flash, d’ailleurs, dans laquelle Barry Allen peine à trouver sa place, accablé par un père adoptif et une pseudo demi-sœur abusifs, au point de faire plus de 900 kilomètres pour demander conseil à Arrow. Oliver Queen, lui, ne manque pas d’assurance, se fixe un objectif et rien ne semble pouvoir l’en détourner. L’arrivée de John Diggle aux côtés d’Oliver Queen, personnage créé spécialement pour le show et interprété par David Ramsey, ne l’entache en rien, au contraire. Courageux, loyal et efficace, ses interventions sont pertinentes et enrichissent même le personnage d’Arrow. Enfin jusqu’à la saison 3 à partir de laquelle il devient légèrement intrusif et son caca nerveux lors duquel il revendique la capuche de l’archer. Une exigence de promotion étrange, ultra puérile et inutile. Les producteurs ont également entaillé l’histoire des Comics avec l’introduction de Félicity, un personnage néanmoins très appréciable également. Brillante, sensible et pleine d’humour, la jeune femme amène malgré tout un peu de fraicheur au sein de la team.
S’il y a dans les débuts une bonne synergie entre les personnages, c’est assez rapidement la débâcle avec une soit-disant idylle entre Oliver et Félicity. Un nouveau pan de leur relation assez surprenant et illogique car extrêmement mal amené. D’autant qu’on nous rabat les oreilles avec l’amour éternel entre Oliver et Laurel lors de la première saison. Bref, au diable le mariage de Green Arrow et de Black Canary…. Un amour pas si éternel que ça en fin de compte puisque Oliver Queen passe de bras en bras, enfin de corps en corps devrais-je dire, assurant à quasiment chacune qu’il ne peut être avec la femme qu’il aime vraiment vue sa palpitante vie de héros. De fait, Oliver retombe illico dans son infâme rôle de playboy au cœur d’artichaut et adopte peu à peu l’auto-flagellation. Et même hors champ amoureux, Oliver Queen poursuit son auto-lynchage en se rendant responsable de toutes les affres de Starling City. J’espérais pourtant ne pas ressentir de nouveau cet agacement face à cette série dans laquelle la complexité des personnages est aussi fausse que l’existence du Père-Noël car elle ne tient, bien souvent, qu’à des salves sentimentales capillotractées et à une culpabilité constante très énervante.
Cet imbroglio enlève quelque peu son charme au personnage d’Arrow. Mais je me suis accrochée à toutes les saisons, remotivée par tous ces moments où Arrow retrouvait de sa superbe. Il faut bien dire qu’Arrow a souvent fait l’objet de secousses rappelant qu’il est le grand manitou de la série. Aussi parce que, pour moi, Stephen Amell est incontestablement Green Arrow malgré un scénario parfois discutable. Je serais même déçue de ne pas le voir dans un projet Green Arrow au cinéma. Cependant, je suis souvent restée perplexe en raison de dénouements scabreux et des combats plus qu’improbables.
Par exemple, lorsque Roy Harper entre en scène, on le voit déjà dans le rôle du disciple d’Arrow, Speedy en devenir, puis Arsenal. Mais là aussi c’est l’incompréhension. Roy devient un protagoniste presque secondaire porté à bout de bras par le personnage de Théa, qui prend littéralement sa place, et par leur histoire d’amour. Il finit ravagé par le Mirakuru et nous fait bien l’honneur de quelques apparitions. Mais c’est une déception. D’autre part, certains combats avec des bandits de bas étage auraient pu durer à peine trois secondes sachant qu’Arrow est un guerrier de haut rang surentrainé. Mais ils durent, durent, durent… et sont d’un ennui total. Des affrontements avec des méchants tels que Ricardo Diaz s’étendent sur moult épisodes alors qu’Arrow est censé être un fin stratège. On se demande pourquoi. Beaucoup présentent le Dragon comme un criminel notoire, parrain de la mafia locale. Serais-je donc la seule à le trouver miteux et sans envergure ?
Si la série est plutôt réussie dans l’ensemble et les personnages attachants, les incohérences et la touche prépubère des créateurs ne rendent pas spécialement hommage aux Comics. Je les soupçonne même, comme beaucoup d’autres séries, de vouloir davantage répondre à des besoins d’audience en orientant l’histoire selon les espoirs des fans, au détriment d’une qualité scénaristique, qui plus est infidèle aux origines. La série s’égare souvent, sûrement en essayant de faire plaisir à tout le monde.
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Coucou! Je suis complètement d’accord avec ton analyse. Alors que les premières saisons étaient très prometteuses, Arrow a vraiment perdu beaucoup de crédibilité à cause de ses errances scénaristiques. Sans forcément être une puriste (car je comprends que des adaptations soient nécessaires et d’ailleurs certains personnages « inventés » ont tout à fait leur place), j’ai laissé tomber la série lorsque Felicity a définitivement supplanté Laurel. Les créateurs ont essayé de se rattraper mais le mal était fait! Comme s’il n’était pas possible dans une série d’avoir plusieurs personnages féminins principaux, avec une histoire bien écrite.
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